Obrigado !
J'étais jeune, et le foot c'était...plutôt un loisir, quelque chose qui amuse, où l'on retrouve les potes. Bien sur je regardais les matchs, les " grands " matchs, je pense que je n'étais pas encore passionné. C'est en une phrase que j'ai compris que le football pouvait avoir une autre dimension, lors d'une pub pour un match de Ligue des Champions ( coupe d'Europe des Champions, ou C1, à l'époque ). " Le meilleur joueur du monde et son équipe défie les tenants du titre ". C'était qui ce gars, plus fort que tous les autres, le meilleur footballeur de la planète ?
Déjà le maillot du Barça se révélait à moi comme une référence. En effet, devant ce match, j'ai compris, j'ai regardé, admiré, appris, savouré, un brésilien qu'on appelait Ronaldo et qui, à lui seul, pouvait dribblé 3, 4, 5 joueurs, à ce niveau là ! Dés qu'il touchait le ballon, il sprintait en enchainant les passements de jambes à une vitesse qui me rendait fou, et jamais pour rien, c'était toujours efficace. Personne l'arrêtait, les défenseurs taclaient, trop tard, ou trop loin. C'était donc lui, " le meilleur joueur du monde ", c'était donc ça le foot au plus haut niveau, les dribbles, la vitesse, la puissance, la classe. Je venais de tomber amoureux du beau football, de la technicité, du jeu, du Brésil.
Une décénie plus tard, après des centaines de buts, des Coupes du Monde, " le meilleur joueur de la planète " vivait, sous mes yeux, le drame de sa vie, un genou qui plie, une carrière qui s'arrête et des supporters incrédules. Je me souviens de commentaires fréquents " il ne reviendra jamais à son niveau ", " c'était le meilleur, quel dommage ", " j'avais jamais vu un mec joué aussi bien, c'est fini ". Certes, sa carrière, ce jour-là, a pris un tournant dramatique, presque irrévocable. Mais, il reviendra, puis se reblessera, et reviendra encore pour ponctuer le chef d'oeuvre de sa carrière, la Coupe du Monde 2002. Il y inscrit 8 buts, dont 2 en finale face au meilleur gardien de la compétition. Il entre définitivement dans l'Histoire du foot, en gagnant son second titre mondial, ayant participé à 3 finales ( 1994, 1998, 2002 ), même s'il ne jouera que les deux dernières. Il bat également le record du nombre de buts marqué en coupe du monde,15, précédent record détenu par un certain Pelé. Ce chef-d'oeuvre restera le point d'orgue de sa carrière, qui aurait pu être encore plus colossale.
Vieillissant, malade, sa carrière madrilène l'amènera, peu à peu vers le déclin, il sera désigné " pichichi " dés sa première saison dans la " Maison Blanche ", 6 ans après avoir décroché le même titre de meilleur buteur de Liga chez l'ennemi barcelonais, un exploit de plus. Il en signera d'autres à Madrid, comme un triplé magique à Old Trafford, lors d'un mémorable 4-3 face aux mancuniens de Fabien Barthez, en Ligue des Champions. Mais les matchs passaient et les galactiques l'étaient de moins en moins, le prodige devenu " Il Fenomeno " était devenu un attaquant commun, un peu bourru. En 2009, après un bref passage au Milan AC, où il brillera par petits feux, il rentre au pays, et signe aux Corinthians de São Paulo, où son hyperthyroïdie fera de lui un vétéran au surpoids guère dissimulable. Après une élimination en Copa Libertadores, au terme d'une saison où il a tout de même réussit quelques coups d'éclat ( le talent ne meurs jamais ), il met un terme à sa carrière, dans le fracas du mécontentement des supporters pãolistes.
Les spécialistes affirment que sans ses blessures, il aurait pu, aurait DU, jouer 250 à 300 matchs de plus, qui ce qu'il serait alors devenu, comment être meilleur que " le meilleur joueur du monde " ? Son palmarès hors norme, son talent, font de lui une légende vivante, Ronaldo aura révolutionné le poste de N°9, pour toujours, et en restera l'exemple ultime pour longtemps. Pour m'avoir éveillé au football " champagne ", au football qui chante, pour m'avoir fait rêver, pour avoir été un joueur hors norme, pour avoir changé l'Histoire du foot, pour avoir fait du Brésil la plus belle nation du monde footballistique, pour vos passements de jambes magiques et votre technique, votre vitesse et vos buts sensationnels, M. Ronaldo : OBRIGADO !
Damien